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Ashram : récit d’une expérience dans un camp de yoga (deuxième partie)

Il y a quelques semaines, ma sœur et moi avons fait l’expérience d’un long week-end dans un ashram, un camp de yoga, à une heure de Montréal. Nous voulions sortir de la ville pour ralentir le rythme, nous ressourcer en nature, nous déconnecter et être ensemble. En trois jours, j’ai fait quelques constats personnels, je me suis surprise et découverte, puis j’ai expérimenté des choses complètement nouvelles!

J’ai relaté dans un précédent article notre arrivée au ashram Sivananda de Val-Morin ainsi que les classes de yoga de deux heures données deux fois par jour. Après une première journée seulement, j’avais le sentiment d’être sur place depuis longtemps. Le fait de fermer mon cellulaire m’avait définitivement fait perdre la notion du temps. Et c’est pourquoi il n’y a pas de photos dans cet article. J’avais décidé de vivre pleinement chaque instant! Je ressentais une grande curiosité de savoir ce qui m’attendait pour les prochains jours.

La méditation et le chant

Bien que l’activité principale du ashram soit le yoga, la méditation et le chant tiennent une place importante. Tout comme le yoga, il y a aussi deux séances de deux heures par jour. Oh oui! Deux fois deux heures ; une première fois le matin, aux aurores, et l’autre le soir au coucher du soleil. La cloche au centre du ashram sonne donc à tous les matins à 5h30 pour la médiation de 6h à 8h, et en fin de journée, après le repas, de 20h à 22h.

Je dois dire, en toute honnêteté, que la méditation et le chant n’ont pas été nos moments favoris à ma sœur et moi. Nous nous sommes tout de même prêtées au jeu le premier soir. Moi qui souhaitais sortir de mon quotidien en allant là-bas, je me devais au moins d’expérimenter!

Les séances de méditation et de chant se tiennent dans un grand temple dédié à Krishna. Ce dieu est omniprésent sur tout le site et même dans les chansons. Pour suivre les chants et pouvoir participer à la fête il y a un petit livre de paroles. Et pour vrai ça ressemble à une fête… assez calme parce que les gens sont assis par terre, mais il y a des instruments de musique distribués à qui le veut bien et ça se dandine un peu sur place. Les paroles sont en sanskrit, une langue indo-européenne très ancienne qui est considérée comme sacrée. L’alphabet est similaire au nôtre, même si certains caractères sont différents.

Au début de la séance, il y a le chant quotidien, genre de chanson thème du camp, qui est entonné avec vigueur. Ensuite, on entre dans une méditation silencieuse de 25-30 minutes. Ça, c’était tout de même un défi. Pour l’esprit et pour le dos! S’ensuit une bonne heure de chants tous en cœur. Ça aussi c’était un défi de suivre des paroles de chansons dans une langue complètement inconnue et assez difficile à lire. Cependant, c’était tout de même très beau de voir tous les gens sur place faire l’effort de chanter joyeusement, même si ça nous semblait n’importe quoi!

Je suis sortie tout de même satisfaite de cette première séance et j’ai décidé de me lever à 5h30 le lendemain pour expérimenter la version matinale. C’était un autre petit défi, mais j’ai bien aimé commencer ma journée dans les premières lueurs du matin à réchauffer ma voix et mon cœur grâce aux chants. Cependant, j’ai opté pour un sommeil prolongé le deuxième matin…

Les repas

Nous avons vite compris en arrivant au camp qu’il n’y avait que deux repas par jour. Le premier servi à 10h – presque cinq heures après le réveil (à 5h30) – et le repas du soir servi qu’à 18h. Notre plus grande crainte du week-end fut donc de mourir de faim. J’avais apporté pour la route un petit paquet de biscuits et quatre galettes que nous avons finalement gardé tout le week-end en « cas d’urgence »… Le nombre de repas ne serait pas notre seule surprise en ce qui concerne l’expérience gastronomique de notre séjour.

Lors de notre premier repas, nous constatons qu’il n’y a pas de tables et de chaises dans la salle à manger. Tout le monde mange par terre, assis en indien. Première surprise. Pour avoir notre nourriture, il faut commencer par prendre un genre de grosse gamelle en métal avec une fourchette et une cuillère, pas de couteaux disponibles. Ensuite, on passe devant un comptoir de style cafétéria et plein de choses différentes sont déposées dans l’assiette. Soupe, riz, tofu et légumes grillés, purée de pois verts, salade, légumineuses et une petite eau chaude aromatisée pour terminer.

Naturellement, tout est végétarien, fait maison, d’une odeur exquise et… les portions sont gigantesques! Deuxième surprise. Ma sœur et moi nous sommes trouvé une place par terre contre un mur parce que notre dos souffrait d’être droit en permanence. S’asseoir par terre, ça force à se tenir droit et j’ai réalisé à quel point mon dos n’avait pas cette habitude! Lorsque nous avons pris nos premières bouchées, oh mon dieu, le goût de tout était divin!! Tout était absolument savoureux, généreusement épicé, tout en étant très équilibré. Un délice! Et moi qui avais peur de ne pas en avoir assez, j’ai tout mangé sans être alourdie.

En me couchant j’avais déjà hâte de déguster le repas du lendemain matin. J’avais tout de même encore une petite inquiétude par rapport à ma  »survie » entre mon lever et mon premier repas cinq heures plus tard. Au final, tout s’est très bien déroulé. La méditation et les chants m’ont gardé l’esprit occupé pendant les deux premières heures de ma journée. Le yoga m’a forcée à me concentrer sur les postures sans réfléchir à ma faim naissante. À 10h, j’étais plus qu’heureuse et prête à savourer un repas comme celui de la veille. Et le brunch fut à la hauteur de mes attentes! Gruau de quinoa, carré aux dattes, tofu brouillé aux légumes, pain pita, salade, eau chaude au fenouil. Encore une fois, des portions ultra généreuses. Un festin!

Le fait de n’avoir que deux repas par jour n’a finalement pas été un supplice du tout! En fait, je me suis même posé la question à savoir si mes repas habituels étaient assez équilibrés et complets. Durant tout le long week-end où nous avons été au ashram, je n’ai pas ressenti le besoin de me nourrir à plusieurs reprises.

Toutes ces nouveautés auxquelles je me suis exposée pendant ce séjour m’ont permis d’expérimenter à fond ce qu’est un ashram. Moi qui avais envie de m’extraire de ma routine citadine, ralentir mon rythme pour profiter du temps et être dehors, loin des bruits urbains, ce week-end a été à la hauteur de mes espérances. Non seulement nous avons passé trois jours en pleine nature, sans technologie et sans véritable notion du temps, mais nous avons surtout vécu une expérience d’immersion totale dans un univers de bienveillance, d’harmonie et d’équilibre.

Psstt, si vous êtes curieuses d’entendre les chants en sanskrit, le ashram a une playlist Spotify !

Amélie

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