BIEN-ÊTRE FORME

Ashram : récit d’une expérience dans un camp de yoga (première partie)

J’adore habiter à Montréal. Cette ville, que je découvre depuis deux ans et demi, me nourrit quotidiennement de son énergie. Je peux me perdre pendant des heures dans chaque quartier pour explorer ses particularités et mon calendrier d’activités est surchargé par toutes les offres de divertissement. Toutefois, ce rythme effréné m’amène parfois à vouloir sortir de la ville. Pour ralentir, me ressourcer en nature, me déconnecter et être avec moi-même.

Quand ma sœur m’a proposé d’aller passer un long week-end au ashram Sivananda de Val-Morin, j’ai tout de suite dit oui ! J’avais envie de m’extraire de ma routine citadine, me permettre de ne pas faire grand-chose et être dehors loin des bruits urbains.

Le camp

Au fur et à mesure que la ville s’éloignait derrière nous, je sentais l’excitation monter en moi. La route qui était de plus en plus bordée d’arbres me rappelait à quel point il y avait longtemps que je n’avais pas été en contact avec la nature. En arrivant sur le site à Val-Morin, j’ai pris une grande bouffée d’air qui sentait la forêt humide et j’ai fermé mon cellulaire. Ça lui ferait un week-end de vacances à lui aussi! Et c’est la raison pour laquelle il n’y aura aucune photo dans cet article. Je laisse place à toute votre imagination pour dessiner dans votre tête le récit de mon séjour.

Le ashram est composé d’une douzaine de bâtiments répartis sur un immense terrain bordé d’une rivière et d’une forêt. Au centre des installations, il y a une cloche surélevée au pied de laquelle il y a un petit autel dédié au dieu hindouiste Krishna. Je fais une parenthèse ici pour mentionner que comme le berceau du yoga est en Inde, tout le camp est imprégné de cette culture. Nous sommes loin de la série documentaire Wild Wild Country qui relate l’histoire d’une sorte de secte religieuse. Il faut tout de même garder à l’esprit que l’expérience d’un ashram est empreinte d’une touche hindouiste, visuellement, physiquement, olfactivement et gustativement!

En entrant dans le bâtiment d’accueil, il fallait enlever ses chaussures. J’ai vite appris qu’il faut les enlever partout. À l’accueil on nous a expliqué brièvement le fonctionne du camp et l’horaire quotidien. La chambre que ma sœur et moi avions louée était très minimaliste: deux lits simples, une armoire pour ranger des vêtement, une mini table de chevet et une lampe. Nous nous sommes quand même payé le luxe d’avoir notre salle de bain privée, tout aussi sobre. Certains clients partagent des dortoirs à quatre ou huit personnes, et durant l’été il y a possibilité de faire du camping.

Après avoir laissé nos sacs dans la chambre, nous sommes sorties pour explorer le terrain et repérer les salles de yoga et autres aires. Il y a plusieurs plateforme de bois pour faire du yoga extérieur. Malheureusement, la température durant notre séjour ne nous a pas permis d’en profiter. Il y a une piscine (pas encore ouverte), un spa, plusieurs endroits de recueillement, un sentier qui mène à un temple, et même une section de dortoirs pour enfants.

Après seulement quelques heures passées sur le site, j’avais un léger sentiment de déconnexion. J’ai réalisé à quel point, dans mon quotidien, je suis constamment en train de regarder l’heure. Comme j’avais fermé mon cellulaire, je cherchais à savoir l’heure. J’ai constaté comment le temps m’affectait et guidait mes journées à travers mon alarme matinale, mes meetings au bureau, mes heures de repas, le calcul de mon sommeil, etc. Bien vite j’ai été rassurée par un son que j’entendrais tout le week-end et qui donnerait un certain rythme à nos journées: la cloche du centre.

Le yoga

À 15h50 la cloche au centre du ashram résonne pour indiquer aux yogi et yogini que le cours de 16h est sur le point de commencer. Nous devons choisir entre une classe de débutants ou une classe ouverte à tous les niveaux. Comme nous ne savons pas trop le type de yoga enseigné, nous optons pour le plus « facile ».

Les classes de yoga offertes au ashram Sivananda ont toutes la même construction et sont de style hatha yoga. Chaque pratique débute avec un chant en sanskrit (très ancienne langue indienne), deux exercices de respiration suivis de salutations au soleil et d’une série de douze postures qui travaillent différentes parties du corps. Le rythme est assez relax, il y a plusieurs pauses entre les postures. Ça ne veut toutefois pas dire que les séances sont faciles. Les asanas proposés ont des variantes et peuvent être plus ou moins corsés selon le professeur. D’ailleurs, ceux-ci enseignent bénévolement en échange de repas et d’un logis et ils ont tous suivi leur formation au ashram.

Tous les jours, il y a deux classes de yoga de deux heures. Une de 8h à 10h avant le brunch et une seconde de 16h à 18h avant le souper. L’idée de faire quatre heures de yoga par jour m’excitait mais me paraissait intense à la fois. J’avais une certaine appréhension, et je considère que je fais beaucoup de yoga – une quarantaine de minutes par jour environ. Je me demandais l’effet que ça aurait sur mon corps et sur mon esprit. Je peux bien me concentrer une quarantaine de minutes au quotidien et me mettre en mode pleine conscience, mais quatre heures est un autre niveau!

Finalement, les séances de deux heures ont passé très vite pour moi à chaque fois! Comme la construction des classes est toujours la même, les progrès sont rapidement perceptibles! J’ai adoré ces séances en action, tout à la fois calmes et ressourçantes. J’y ai senti mon corps fort et vivant, et mon esprit libre et focus. Ce fut une agréable surprise de constater que j’avais la puissance physique et la volonté mentale de me soumettre à ces moments.

Ce n’était que notre première journée au ashram Sivananda et déjà j’avais le sentiment d’y être depuis longtemps. Je savais que je vivais une expérience hors du commun et j’avais envie de plus. Mes yeux et mon esprit étaient prêts à absorber toutes les autres choses qui m’attendaient dans les jours à venir. Je poursuivrai mon récit de ce long week-end dans un prochain article où je mentionnerai d’autres réalisations et surprises vécues, notamment l’expérimentation de la méditation et du chant, ainsi que la gastronomie du ashram.

À bientôt !

P.S : Il y a un centre de yoga Sivananda au centre-ville de Montréal! Vous pouvez donc expérimenter le yoga tel qu’au ashram sur le Boulevard Saint-Laurent !

Amélie

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