CINÉMA CULTURE

« Une femme d’exception »: Inspirante, brillante, immanquable!

Une femme d’exception (On the Basis of Sex), c’est un film basé sur la vie de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême des États-Unis. En fait, sur un cas précis pour discrimination fondée sur le sexe qu’elle a défendu avec son mari Martin Ginsburg. Une histoire inspirante, qui nous rappelle à quel point les femmes ont dû (et doivent encore!) se battre pour obtenir des chances égales, et qui souligne que la « discrimination fondée sur le sexe » touche aussi les hommes.

Ruth Bader Ginsburg, au début du film, est une jeune mère de famille et épouse qui rêve de devenir avocate et de changer le monde. À Harvard, où elle vient d’être admise, elle se heurte rapidement au sexisme crasse de ses professeurs et de ses collègues, pour la grande majorité des hommes (elles sont neuf filles!). Ce sexisme la poursuivra tout au long de sa carrière, qu’elle finira par passer à enseigner le droit dans une école -du moins pour la période couverte par le film.

Au-delà du droit, c’est toute une chronique de la vie des femmes à laquelle on a droit. L’ambition de Ruth est systématiquement rejetée, balayée du revers de la main, malgré qu’elle ait terminé première de sa promotion à Harvard et à Columbia. Ce n’est qu’une femme, après tout! « On passe beaucoup de temps entre collègues, et… nos femmes deviennent jalouses », lui dira l’associé principal d’un cabinet pour justifier qu’il ne l’embauche pas.

Ce qui m’a beaucoup touchée de ce film, c’est la détermination sans limite de Ruth Bader Ginsburg, qui a dû se battre à chaque détour, y compris contre ses propres amis, pour obtenir le droit de plaider devant la Cour le cas pour lequel elle avait tant travaillé. Tout au long du film, on la rabaisse, on lui dit qu’elle est « juste une professeure », qui ne comprend rien à la réalité concrète des plaidoiries.

Jusqu’à ce que concrètement, on voie à quel point son cas pourrait changer les choses. Jusqu’à ce que, même à Washington, les grosses têtes de la Cour se posent des questions et s’arrangent pour être absolument certains que les Ginsburg ne gagnent pas leur cause. Cette inquiétude, palpable dans plusieurs scènes, est tellement satisfaisante que je ne trouve pas les mots pour le décrire.

Et puis, ce moment où elle monte enfin les marches pour accéder à la Cour, encadrée de son mari et de sa fille, est tellement puissant. Le combat d’une vie, le combat contre le sexisme ordinaire et légal, tout est là, dans ce simple plan où Ruth marche vers le premier cas qui lui ouvrira la voie vers une carrière brillante et un siège à la Cour suprême des États-Unis.

En tant que femme, peu importe notre âge, on se reconnaît toutes d’une manière ou d’une autre dans les combats quotidiens de Ruth Bader Ginsburg. Les catcalls. Les moqueries. Les « C’est pas grave » quand on se fâche d’être mises de côté.

La fin, triomphante, est d’autant plus satisfaisante. La preuve que, si on s’y met, on peut défoncer bien des murs et faire trembler bien des hommes derrière leurs beaux bureaux polis.

Une femme d’exception, c’est l’histoire d’une femme devenue extraordinaire, qui a vécu tous les combats des femmes ordinaires. De quoi nous remonter le moral et nous donner une bonne dose de Girl Power en ce début d’année grisonnant.

Anne-Sophie

Pour le voir:

On the Basis of Sex /Une femme d’exception, au cinéma maintenant

P.S. Désolée pour la bande-annonce avec la traduction française, je n’ai pas trouvé la version québécoise. 😉

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