J’ai un nom qui porte à croire que j’ai un fabuleux destin: je m’appelle Amélie Poulin*. J’ai souvent droit à des « Pour vrai ?! » quand je me présente pour la première fois et ça fait toujours sourire les gens !
Mon destin est effectivement fabuleux en soi jusqu’à maintenant. Mais je dirais que ce n’est pas par chance ou par magie. J’ai moi-même construit mon histoire en expérimentant, en réussissant, en vivant des échecs, mais surtout en explorant ou plus communément en « sortant de ma zone de confort ».
Je suis curieuse de nature et j’ai toujours aimé me déstabiliser afin de me propulser plus loin. J’ai changé d’école au milieu de mon cheminement secondaire pour aller dans une institution privée où je ne connaissais personne, j’ai voyagé sur de longues périodes, parfois seule, dans des pays plus ou moins touristiques, et il y a deux ans, j’ai quitté ma famille, mes amis et ma belle ville de Québec pour un nouvel emploi à Montréal.
Ces événements marquants ont été pour moi de grandes sorties en-dehors de ma zone de confort. Souvent accompagnés d’émotions puissantes, de doutes insistants, de réflexions profondes et finalement d’acceptation et de gratitude.
On souligne et on valorise les « sorties de zone de confort » car on associe cette expression à l’accomplissement, à la réalisation d’un effort physique ou mental colossal, à la réussite d’un défi. Au-delà de ça, on lie l’épanouissement et le développement des gens à l’aboutissement grandiose de ces « sorties de zone de confort ».
Toutefois, en vieillissant et plus encore en m’épanouissant dans ma nouvelle vie montréalaise, j’ai constaté que je souhaitais, et que j’appréciais davantage, « sortir de ma zone (tout court) » au lieu de « sortir de ma zone de confort ».
« Sortir de sa zone de confort » signifie se jeter dans le vide en quelque sorte, en se disant qu’il y a des risques d’échouer. « Sortir de sa zone (tout court) » veut dire pour moi garder un pied dans le confort, sur un terrain connu, tout en mettant l’autre dans l’inconnu et explorer la nouveauté. « Sortir de sa zone (tout court) » c’est explorer dans l’équilibre, découvrir sans se déstabiliser et rester curieuse dans l’aisance.
Nous devrions célébrer davantage les « sorties de zone (tout court) » et nous enlever cette pression qui dicte que pour évoluer il faut se réaliser dans l’inconfort et accomplir de « grandes choses ». À tous les jours, on vit des moments d’exploration et de découverte. À tous les jours, on pose des gestes ou actions qui sont synonymes de nouveauté. À tous les jours, on « sort de sa zone » pour s’épanouir.
Pensez-y, ça peut être aussi simple qu’essayer une nouvelle recette qui vous semble compliquée, lire un genre littéraire qui ne vous attire pas habituellement ou vous adonner à un sport populaire dont tout le monde parle et que vous semblez être la seule à ne pas connaître.
Explorer peut également être de retourner ou retrouver des éléments de notre jeunesse, comme recommencer à faire du théâtre, du ballet ou rejouer au soccer après avoir arrêté pendant des années.
Aujourd’hui je me lance moi-même dans quelque chose de nouveau et je « sors de ma zone », car il s’agit de ma première expérience de rédaction d’articles de blogue. J’ai toujours aimé les mots et j’adorais écrire des histoires quand j’étais enfant, mais c’est une autre chose de le faire une fois adulte, de savoir que des gens liront mes textes, les commenteront et les jugeront.
Je sors donc de ma zone, tout en gardant l’équilibre d’être en terrain connu (les mots et l’écriture me sont familiers), en étant entourée (les louves sont exceptionnelles!) et avec la petite sécurité que me procure mon écran en créant une distance entre les lectrices et moi. Je tente cette nouvelle expérience par pur plaisir et curiosité, pour m’amener à découvrir un talent ou développer une passion, qui sait, mais surtout pour m’épanouir et me faire grandir.
C’est donc en cumulant les expériences hors de ma zone de confort, mais plus encore en explorant de petites choses au quotidien que je me suis construit un fabuleux destin. Et je vais tenter, à travers mes textes, de partager avec vous mes expériences et apprentissages et de vous inspirer à vous-même considérer vos « sorties de zone (tout court) » comme des catalyseurs de satisfactions, de gratitudes et d’épanouissement, afin que vous aussi vous ayez un destin aussi fabuleux qu’est le mien, que votre nom soit Carolanne Tremblay ou Judith Lévesque** ou…
* Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, film français du réalisateur Jean-Pierre Jeunet, sorti en 2001. Un merveilleux « feel good movie » si vous ne l’avez jamais vu !
** Noms fictifs
Amélie
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