BIEN-ÊTRE BLA BLA BLA

Petit à petit, l’oiseau fait son nid

On était prêts à voler de nos propres ailes, à se lancer dans le vide en choisissant une branche flétrie et décrépite pour en faire notre chez-soi, notre nid. C’était un vieux nid tout défraîchi. Ça faisait longtemps qu’il était inhabité. C’était les mêmes vieilles brindilles pleines de poussière et les mêmes feuilles sèches jaunies qui traînaient depuis des lunes.

En entrant pour la première fois, c’est l’odeur qui m’a marquée. L’odeur de renfermé, d’air pas frais rempli de petits débris. Ce sont aussi les couleurs blafardes et désuètes qui nous ont presque fait oublier la vieille carpette. On aurait pu choisir de le construire, partir de rien. On aurait pu choisir du neuf, du prédéfini au lieu du préfini. Mais on a choisi le défi. Travaillants et un peu pigeons, on s’est élancés. Ce n’était plus un simple projet, c’est devenu une aventure qui nous a permis de sauter dans le concret à pieds joints, de se salir les mains et de s’évader du train-train. On a relevé le défi ensemble et plus fort sans se perdre trop en chemin. Dinséparables à grives solitaires, on a traversé les tempêtes une après l’autre. Le vent était parfois trop fort pour mes ailes, j’en conviens je me suis fait déporter, j’ai atterri dans l’inconnu pendant qu’il perçait les nuages à vive allure tout en perdant quelques plumes. Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable… on a battu de l’aile, mais on ne l’a pas brûlée.

Pour finalement migrer à la même place. Pour se retrouver dans le nid qu’on a construit et qui s’embellit petit à petit.

Chez moi

Ça fait maintenant un an qu’on s’est installés dans notre repaire et je ne pourrais pas en être plus fière. Chaque fois que notre petite pie nous dit: « Maison à moi? Maison à nous? » Mon cœur fait trois tours pour ratterrir dans un nuage de plumes. Oui, c’est NOTRE maison, NOTRE chez nous. C’est tellement doux. C’est vrai, ce n’est jamais fini; un cadre à installer par-là, une poignée à poser par-ci, mais chaque finalité est un accomplissement. On ne compte plus les heures qu’on a mis!

Pour moi, se sentir chez soi, ça peut être long et compliqué. Tout se joue dans les détails, dans les objets, les senteurs, la chaleur, les couleurs. J’ai besoin de sentir une âme, une connexion, que mon cœur s’emballe, que j’aie envie de découvrir tous ses atours, la déplumer, connaître son passé. Tomber en amour.

Laura 

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