Quelques jours après les élections provinciales, j’essaie toujours de comprendre. Trente-quatre minutes après la fermeture des bureaux de scrutin, le verdict tombait déjà : un gouvernement caquiste majoritaire gouvernera le Québec pour les prochaines années.
Qu’on soit d’accord ou non avec ce résultat, ce sont 1,5 million de Québécois qui ont voté pour la CAQ, 1 million pour le PLQ et un peu plus de 600 000 pour QS, même chose pour le PQ. Plus de 4 millions d’électeurs, soit 66 % des électeurs inscrits, se sont prévalus de leur droit de vote.
Lors des dernières élections, notre génération (les 18-34 ans) comptait plus de 2 millions d’électeurs. Beaucoup de beau monde aux urnes, j’en conviens. Ce segment représentant le tiers de l’électorat québécois dépassait pour la première fois les baby-boomers. Pour la première fois depuis plusieurs années, la voix des 18-34 ans aurait pu résonner.
C’est encore impossible de mettre la main sur les chiffres officiels concernant le taux de participation des 18-34 ans aux dernières élections. J’ose croire que la majorité des jeunes, comme mes amis et moi, sont allés voter. Quand on sait qu’en 2014, seulement 55 % des 18-24 et 60 % des 25-34 ans ont voté, c’est un peu plus difficile de demeurer optimiste.
Ce qui me fait le plus de peine, c’est d’entendre les jeunes dire haut et fort que la politique, ça ne les concerne pas.
« Ouin, mais la politique, ça ne m’intéresse pas vraiment. »
Cette phrase me fend le cœur en deux, surtout quand elle est dite par un jeune. Je comprends que la sphère politique n’est pas la passion de tout le monde. C’est normal, personnellement je ne trippe pas sur le hockey, ça ne m’intéresse pas vraiment. Toutefois, au contraire de la troupe de Bergevin, la troupe de Legault s’intéresse peut-être plus à toi.
La politique, c’est large. C’est certain qu’au moins une sphère, un sujet t’intéresse plus qu’un autre. Environnement, culture, immigration, sport : au moins un sujet abordé par les politiciens doit te rejoindre.
« La politique, c’est trop compliqué, je n’y comprends rien. »
À raison de quelques minutes par jour, c’est possible d’en apprendre plus sur la politique. Si t’as été capable de comprendre quelque chose à l’astrologie, je te garantis que tu seras capable de te familiariser avec la politique.
Si tu crois que tous les politiciens sont identiques et qu’ils veulent tous la même chose, c’est encore plus important de t’intéresser à la politique.
Tu découvriras, cachés derrière les partis menés par des hommes blancs riches, des partis qui s’intéressent aux causes qui t’intéressent vraiment.
« De toute façon, est-ce que MON vote va vraiment faire une différence ? »
Bien sûr que non. Techniquement, le vote de personne ne fera une différence, mais c’est un peu la pire façon de voir son vote. C’est l’ensemble de la population qui élit un gouvernement, donc l’ensemble des électeurs et de leurs votes. À grande échelle, ton vote n’a pas une grosse importance, mais à petite échelle, il est primordial.
Voter, c’est exercer son premier pouvoir en tant que citoyen, c’est s’impliquer réellement dans notre système démocratique. C’est prouver qu’on existe et qu’on veut participer à notre société.
Le plus important, c’est de réaliser que plus nous nous intéresserons à la politique, plus la politique s’intéressera à nous.
La bonne nouvelle, c’est que les prochaines élections auront lieu dans quelques années. D’ici là, c’est notre devoir de se renseigner et de s’intéresser à la politique. Il est permis de rêver à un avenir meilleur, il est permis de vouloir faire changer les choses et de manifester, il est même permis de s’impliquer activement.
Pour consulter les résultats des élections : electionsquebec.qc.ca
Chloé
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