Vous aimez les luttes de pouvoir sanglantes de Game of Thrones, les fresques historiques, les séries fantastiques? Voilà ma suggestion pour vous : la série Le Clan des Otori, de Lian Hearn, campée dans un Japon féodal fictif où les luttes de pouvoir se succèdent pour régner sur les Trois Pays. Entre alliances secrètes, loyautés de façade et trahisons, la table est mise pour une série complexe et haletante.
Au cœur de ces intrigues, deux familles à l’héritage prestigieux : les Otori, seigneurs du Pays du Milieu, et les Seishuu, alliance de plusieurs clans de l’Ouest.
Dans ces deux familles, on suit le parcours de Takeo et de Kaede, pions dans la guerre sans merci que se livrent les clans pour obtenir le pouvoir. Le premier, né parmi une communauté condamnant la violence, est adopté par le seigneur Otori Shigeru puis réclamé par les Kikuta, la famille de son père, dont les membres possèdent des pouvoirs surnaturels. La seconde, héritière de deux grands domaines de l’Ouest, est considérée maudite : elle apporterait la mort à tous les hommes qui la désirent. Ils se rencontreront à la faveur du mariage de sire Shigeru, qui doit épouser Kaede.
Évidemment, tout ne se passe pas comme prévu : Takeo et Kaede tombent éperdument amoureux l’un de l’autre.
Mais Le Clan des Otorin’est pas une histoire d’amour : c’est une histoire d’identité, de loyauté et de vengeance. Tout au long de la série, Takeo peine à réconcilier les différentes parts de son être, le garçon élevé par une communauté pacifique, le fils de guerrier promis à hériter d’un grand domaine, et l’assassin aux pouvoirs redoutables, capable de donner la mort par un simple regard.
Kaede, de son côté, doit apprendre à faire respecter son autorité dans son propre domaine. Elle se heurte sans cesse aux préjugés d’une société profondément misogyne et doit faire preuve d’une diplomatie d’autant plus subtile qu’elle exige de dissimuler sa force véritable. Elle devra apprendre à défendre sa maisonnée, administrer son domaine, écrire et parler dans la langue des hommes… et dissimuler son amour pour Takeo, qui pourrait bien la mener à sa perte.
De même que le fleuve est toujours à notre porte, le monde nous attend toujours dehors. Et c’est dans le monde que nous devons vivre.
Je ne sais pas expliquer pourquoi j’aime tant cette série. Ce que je sais, c’est que je connais Takeo, Kaede et Shigeru depuis quinze ans, et que je les retrouve chaque fois avec la même joie.
Pour les personnages plus vrais que vrais, les émotions intenses, les manigances politiques et la fin époustouflante, Le Clan des Otori est un incontournable. L’une des plus grandes séries que j’ai lues. Je ne me lasse pas de la grandeur des personnages, de leurs failles si réalistes, de leur cheminement tortueux parsemé de deuils, de doutes, de bonheurs brefs.
En deux mots: lisez-le.
Anne-Sophie
Pour le lire
Le Clan des Otori livre I : Le Silence du Rossignol, chez Gallimard
Tales of the Otori, book I : Across the Nightingale floor, chez Hachette
Comme la série est circulaire, vous pouvez aussi commencer par la fin, qui raconte l’histoire d’Otori Shigeru, le père adoptif de Takeo, et de Maruyama Naomi, cousine de Kaede. Après, ne vous reste qu’à lire le Livre I (et le II, et le III, et le IV…).
Le Clan des Otori, livre V : Le Fil du destin
Tales of the Otori, book V : Heaven’s Net is Wide
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