LIFESTYLE TÊTE-À-TÊTE

Lever les voiles

Personnellement, je rêve de voyage en tout temps. Un projet de voyage n’attend pas l’autre, c’est plutôt le budget voyage qui se fait attendre. L’automne dernier, je regardais mon fil d’actualité Facebook et je suis tombée là dessus:  »Ça y est, rendu aux Bahamas après une magnifique traversée à la voile entre Palm beach et Freeport… et là, j’attends ma gang de filles qui arrive vendredi soir!!!!  ». Le rêve! Mon amie Kim levait les voiles avec sa famille, cap vers le Sud. Un an, elle, son conjoint Philippe, leurs deux filles et leur voilier.

Je me suis entretenue avec Kim pour vous faire rêver vous aussi, et qui sait, peut-être vous faire lever les voiles.28907720_10155833730651321_1816536230_n

Lundi, 26 février, 7:00 AM – Santa Marta, Colombie

Kim est dans un café, tout sourire avec ses deux filles, Olie 3 ans et Marine qui aura 2 ans dans quelques jours. Un paysage splendide se déploie derrière elle et elle me fait faire un petit tour d’horizon avant que nous commencions l’entrevue. C’est à couper le souffle, j’ai envie d’y être maintenant.

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Crédit photo: Philippe Laperrière via Facebook

 

Caro: Kim, raconte-moi, pourquoi avez-vous décidé de partir en voilier pour un an, explorer le Sud avec ta famille ?

Kim: On y pensait depuis un petit bout. On voulait vivre un trip comme ça, en famille. Avec la routine et le tourbillon de la vie quotidienne, on voulait mettre notre vie normale sur pause et pouvoir passer du temps de qualité avec nos enfants, profiter de la vie.

C’était un projet à moyen terme… 5 ans environ. On voulait partir en voilier, voyager avec les filles, mais rien d’urgent. Puis, il est arrivé quelques situations qui ont fait que nous nous sommes demandé  »pourquoi on attend? ». On avait fait une offre d’achat sur une nouvelle maison qui n’a pas fonctionné. On a donc décidé d’enclencher le processus et de partir dès que possible.

On a mis la maison en vente, le condo et l’auto. Tout s’est fait très vite. On a pris notre décision en juillet et en septembre on partait. Quand tout a été vendu, on a emménagé dans un appartement et on a mis nos carrières sur pause. Nous avions donc un an devant nous.

C.: Quel était votre plan?

K.: Le 13 septembre, Philippe est parti avec des amis pour descendre le voilier jusqu’à Freeport aux Bahamas. Je l’ai rejoint avec les filles à la fin novembre!

Au départ, on voulait faire comme les autres: les Caraïbes et les Antilles. Finalement, nous avions soif de culture, nous ne voulions pas faire des destinations trop touristiques. On a donc choisi de laisser tomber le plan et de choisir des destinations intéressantes pour la voile et qui nous feraient voir différentes cultures. Nous ferons plutôt les Caraïbes, l’Amérique du Sud (Colombie) et Centrale.

On n’a pas de plan, on se laisse guider par les échanges avec les autres voyageurs et navigateurs que nous croisons et nos envies du moment. On a décidé d’en profiter à fond, partout où nous allons, quitte à revenir plus tôt en raison du budget. Peut-être que nous laisserons le bateau dans le Sud et que nous reviendrons le chercher plus tard. On ne sait pas et on n’est pas trop stressé avec ça. On se donne environ un an, mais tout dépend du budget et des opportunités pour le retour.

C.: Donc, avez-vous un itinéraire ?

K.: On a débuté par les Bahamas. On y est restés un bon bout, car ma mère venait nous rejoindre pour Noël. Si nous avions pu, nous y serions restés moins longtemps. C’est hyper pollué, les coraux sont même brûlés. Ça manque de culture… c’est très américanisé et très cher. En plus, tout est importé, donc la nourriture n’est pas excellente. On y est restés deux mois.

Ensuite, nous avons mis le cap sur les Iles Turquoises. Pour la plongée, c’était exceptionnel, le fond marin est vraiment incroyable. Par contre, c’est vraiment très cher. Nous avons dû prendre une nuit dans un hôtel et nous n’avons rien trouvé en bas de 500$!

Nous avons ensuite levé les voiles pour la République dominicaine. Nous y étions déjà allés dans un tout inclus, mais ça n’a rien à voir! Lorsqu’on va hors des sentiers touristiques, on découvre une tout autre République. C’est beau, luxuriant, diversifié, il y a beaucoup d’attractions et le peuple est vraiment fin. Nous avons été agréablement surpris! En plus, c’est VRAIMENT abordable, on pouvait se nourrir pour 2$.

On vient d’arriver en Colombie depuis quelques jours. J’ai été à Bogota avec les filles et Philippe est venu nous rejoindre à Santa Martha. Nous irons ensuite sur la côte caraïbe à Medellín, dans la zone du café et nous visiterons Carthagène. Jusqu’à maintenant, on a un gros coup de coeur pour la Colombie. La vibe, les gens, tout est parfait!

Ensuite, nous planifions aller au Panama, aux îles de San Blas, au Guatemala et au Belize. Mais tout reste à confirmer.

Photos via Instagram @sleipnirenmer

C.: Comment ça se passe ? Ce n’est pas simple vivre et voyager en bateau avec deux jeunes enfants.

K.: Les deux, trois premières semaines, Olie s’ennuyait de ses amis de la garderie. Elle avait hâte de retourner à la maison et elle en parlait souvent. Maintenant, elle a pogné le beat comme on dit. La maison maintenant, c’est le voilier. Lorsque l’on voit des enfants dans les différents pays, on s’arrange pour que les filles puissent aller s’amuser avec eux. On veut qu’elles continuent d’avoir des contacts avec des enfants, c’est important. Les enfants s’adaptent bien et vite. Marine avait tendance à être un peu plus sauvage, maintenant, elle tape dans la main de Colombiens. Les filles parlent aux gens en espagnol, elles dansent toujours, elles montrent vraiment une belle ouverture. Elles ne s’en souviendront certainement pas, mais ça teintera leur personnalité et leur vie.

On trippe VRAIMENT, mais je dois t’avouer qu’il y a des bouts plus difficiles. On est avec les enfants 24/7, on n’a plus de moments de couple. On vit dans un espace restreint, presque toujours sur le bateau. Si on voyage à l’intérieur du pays alors on va dans des auberges de jeunesse ou on loue des Airbnb.

Lorsqu’on change de destination, dépendamment de la durée, de la météo et des courants, nous décidons si nous traversons en famille ou non. Si c’est une traversée plus difficile, Philippe traverse le bateau et on le rejoint en autobus ou en avion. Ce n’est pas toujours rose les traversées. Avec les filles qui sont jeunes, on ne peut pas rester sur le pont à l’extérieur en tout temps. Lorsque ça brasse trop, je reste dans la cale avec elles, afin que ce soit plus sécuritaire.

C.: Je vous trouve vraiment chanceux… comme plusieurs certainement!

K.: Chanceux, je ne crois pas. On est chanceux d’avoir la santé qui nous permet de faire ce voyage. Je crois que nous devons juste plonger, tout le monde (ou presque) est en mesure de le faire. On n’a pas économisé des années, c’est plutôt l’argent de la maison. Quand on a plus de comptes à payer, on en a de l’argent. Les dépenses sont plus reliées au bateau. On n’était pas des pros de la voile, on a fait un voyage à Cape Cod et on a eu la piqûre. On a acheté un bateau, on s’est pratiqués au Québec, mais c’est plus durant le voyage qu’on a fait notre expérience. On est resté deux mois aux Bahamas où la navigation était facile, ça nous a pratiqués et ça nous a permis de faire vivre des petites traversées aux filles.

Bref, il faut oser !

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Crédit photo: Philippe Laperrière via Facebook

 

Merci pour ton temps Kim! Je vous souhaite une magnifique aventure à toi et toute la famille. Vous êtes beaux à voir.

Bisous, Caro

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