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Une professionnelle maman ou profession : maman ?

La fin de vingtaine et le début de la décennie suivante sont une période particulièrement décisive dans la vie. La fin des études, l’envie de voyage, le début d’une carrière ou l’installation lente d’une vie « d’adulte », autant de choix s’offrent pour l’avenir. Dans cette pléthore d’opportunités, une question s’impose parfois d’elle-même: une carrière, une famille, les deux?

Avoir un enfant, c’est parfois planifié… ou pas… ou presque. On peut prévoir le projet, mais rarement le délai. Quant à la carrière, le chemin vers l’accomplissement est parsemé d’imprévus et d’opportunités. Quand nos jeans se sont usés pendant de longues années sur les bancs d’école et que, ô grand bonheur, les portes d’une carrière prometteuse s’ouvrent, la motivation professionnelle est à son paroxysme. On s’investit souvent sans compter, pour prouver aux autres et pour se prouver notre valeur. Ces paradoxalement dans ce même laps de temps que la petite graine d’idée familiale commence à germer lentement. Chaque année compte pour une femme… il paraît qu’il y a une date de péremption sur la capacité d’enfantement! Et elles passent vite ces années!

Rapidement, on arrive à la croisée des chemins, ma carrière ou une famille? C’est possible de faire les deux?

Bébé #1 s’est installé doucement au printemps. L’annonce de sa venue était un grand bonheur, mais comme toute première grossesse, un petit bagage d’inquiétudes et d’incertitudes s’installait aussi. Je suis passionnée par mon travail et j’ai la chance d’occuper un poste me permettant d’être constamment en développement de projet. L’arrivée d’un petit être signifiait de mettre sur pause ma carrière dans laquelle je m’investis avec ardeur, et de peut-être, laisser passer des opportunités pendant mon absence. Mon cœur me disait pourtant que l’humain en construction dans mon bedon était la véritable priorité, et que rien d’autre n’aurait d’importance tant que lui, son papa et moi étions ensemble et en santé.

Crédit : SimplyCasual

Ce questionnement est celui de nombreuses femmes à cette étape de vie, si l’on en croit un sondage d’une valeur scientifique inexistante réalisé sur les réseaux sociaux, par ma petite soeur, interpelée elle aussi par cette question. Le potentiel papa, malgré tout l’avancement dans le dossier des congés parentaux, ressent probablement moins cette pression. L’impact sur la carrière est souvent moindre, l’absence au travail étant plus courte ou davantage planifiée. C’est une décision importante que celle de fonder une famille, et le désir de s’y engager est fort, mais je constate qu’il semble complexe de s’investir à 100% dans deux projets aussi opposés.

Deux années ont passé depuis l’annonce de l’arrivée de fiston. Je suis de retour au travail, aussi passionnée qu’avant ce congé d’un an dont j’ai profité pleinement. J’ai toujours la chance d’occuper un poste qui me convient et qui me permet de m’accomplir. Un malaise revient toutefois quand, des collègues ou des patrons me pose la question: «Tu en veux un autre? Quand?». Bien que mes relations de travail soient très bonnes, je ne laisse comme réponse qu’une affirmative vague et incertaine. Je me questionne toujours sur l’intention d’une telle question, sur les opportunités que je pourrais manquer, sur ce qui pourrait ne pas revenir…

Le soir, quand je rentre à la maison, je retrouve un petit rouquin plein de vie qui me rappelle qu’être une maman, c’est le meilleur rôle. Mes doutes quant à mes choix s’évanouissent, pourtant mon malaise demeure. Il est impossible de choisir, ma réalisation professionnelle fait partie de moi, et ce « moi » a besoin d’être complet pour être une bonne maman. Donc, la carrière ou la famille? Je dis les deux, et c’est là que le défi commence!

Ah, culpabilité et remise en question quand vous nous tenez…

Mariève

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