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Réflexion sur l’amitié : Je n’ai pas beaucoup d’amis…

Je crois que je suis sauvage. Je n’ai pas beaucoup d’amis. Je suis plus solitaire que solidaire. Je ne vis pas de relation fusionnelle avec d’autres que mon amoureux et ma fille. Je n’ai pas vraiment de gang. Les amis que j’ai se connaissent à peine entre eux, mais les amis que j’ai me connaissent bien. Les amis que j’ai ne me mettent pas de pression.  Les amis que j’ai ne m’en veulent pas si je disparais quelques temps. 

 

Je ne suis pas l’amie type. L’amie avec qui tu parles au téléphone pendant des heures. L’amie que tu ne déranges jamais. L’amie que tu as depuis la maternelle. Des fois, je ne te donne pas de nouvelle pendant un bout. Des fois, je n’ai pas envie d’écouter tes problèmes, j’ai assez des miens. Des fois, je n’ai pas de conseil à te  donner, je ne trouve pas les mots. Malgré tout ça, je suis là. Je ne m’attends pas à plus de toi. Je ne suis pas exigeante. Tu peux vivre ta vie comme tu l’entends. J’ai construit la mienne à coup de petites briques de relations et d’expériences. J’ai choisi chacune de ces briques pour en faire mes murs. Ma maison est grande, il y aura toujours de la place pour d’autres murs, d’autres briques. Toutes ces personnes qui font partie de ma vie, mes amis, sont parfaitement à leur place là où ils sont. Si mes murs ne s’effritent pas, ça doit être parce que je les entretiens quand même bien. Toutefois, je dois être honnête avec toi, ce que j’entretiens c’est le vrai, le brute. À 26 ans, maman, amoureuse, je ne cours pas après personne. Je n’ai pas d’énergie ni de volonté pour des amitiés faux-nez.

 

Notifications

Oui j’ai 563 «amis» Facebook. Pis? Ça m’engage à quoi? Rien. Ton message privé… pas obligée d’y répondre, tu m’identifies dans une publication de « Tu es né dans les années 90 si… »… et pourtant je ne me sens pas interpelée du tout, tu me pokes mais je ne ressens pas le moindre pincement. Entre nous deux, c’est virtuel, artificiel.

 

On s’appelle et on déjeune

« Il faudrait faire quelque chose! », « on devrait aller prendre un verre! », « on arrête de le dire, pis on le fait! ». Le problème c’est que c’est rarement moi qui vais faire les premiers pas. Puis si je ne les fais pas, ça m’étonnerait que tu les fasses. Alors on fait quoi? On attend la prochaine fois qu’on va se croiser par hasard et le manège recommencera. Mais tu sais quoi? C’est ok pour moi. Je pense à toi, à ta vie occupée; université, travail dans un café, ta blonde (la nouveauté), corvées. Tu en as assez pour ne pas en plus me rajouter. C’est ma façon de me déresponsabiliser? De me déculpabiliser? Ça se fait à deux l’amitié.

 

Ce n’est plus la cour de récré. Attendre la cloche pour s’y retrouver. C’était si simple. Je suis ton amie parce qu’on aime les mêmes affaires, on joue tous les deux à la corde à danser, nos pupitres sont un à côté de l’autre, t’as des beaux autocollants dans ton cahier, tu viens jouer chez nous la fin de semaine, mais l’année prochaine tu ne seras plus mon amie parce que tu vas doubler… on ne sera plus assises à côté.

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Ça me prend encore un pupitre à côté de toi pour continuer. Un projet, une motivation, qui nous garde animés et qui trace deux chemins parallèles. Tant qu’il y a ça je serai là. Tant qu’on peut faire le trajet ensemble parce qu’on a une destination commune. Tant que nos vies se chevauchent. Tant qu’«ensemble» veuille encore dire quelque chose pour nous deux. Ça se peut que tu prennes un détour. Ça se peut que je sois tannée de marcher. Ça se peut qu’on arrive à un embranchement puis que nos chemins ne soient plus les mêmes. S’il n’y a rien, pour moi, au bout de ce chemin-là, je ne te suivrai pas. N’insiste pas. Je vais te laisser poursuivre la route tout seul. Et peut-être qu’on se retrouvera. Différents, plus forts de ce qu’on aura chacun vu et vécu. Veux-tu qu’on fasse un bout de chemin ensemble?

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Crédit : Giphy

Si tu entres dans ma vie aujourd’hui c’est parce que j’ai une place à côté de moi. C’est parce qu’on a les mêmes valeurs. Tu es mon coup de coeur. J’ai envie de te connaître plus en profondeur. J’ai du temps pour toi, pour nous. J’ai envie de bâtir un mur avec toi, je sens que ça peut être solide. J’ai envie de prendre la route avec toi, on pourrait se rendre loin. (Puis quand ce ne sera plus le cas… mais ne m’en veux pas.)

Et vous, vous êtes quel genre d’ami?

Laura

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1 Comment

  • Reply
    Ferdy Pain d'épice
    mars 25, 2017 at 12:42

    Oh merci pour ce post que j’ai particulièrement aimé ! Tu as su choisir les bons mots et ce que tu dis est tellement vrai beaucoup s’y retrouveront et moi la première ! Merci encore

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