Dans la vie, une des choses que j’aime le plus, c’est de manger…particulièrement dans les (très) bons restaurants. Tout y est parfait. Les nappes ultra blanches et la coutellerie qui scintille, le maître d’hôtel tiré à quatre épingles et son personnel aussi efficace que quasi invisible….et ça c’est sans parler de la bouffe! Or, aujourd’hui, je propose d’entrer dans l’envers du décor.
Ce qui se passe de l’autre côté des portes battantes alors que la pression est à son comble, que les clients attendent et que la seule solution, c’est d’aller toujours plus vite, de crier toujours plus fort, bref, de produire toujours plus. Je parle ici de Le plongeur de Stéphane Larue, un coup d’envoi impressionnant pour ce dernier puisque c’est son premier roman.
Résumé
L’histoire se déroule au début des années 2000. Notre protagoniste est un jeune homme de 18-19 ans, étudiant au Cégep en graphisme dont la vie est à un point tournant. Accro au jeu (aux machines de loteries dans les bars pour être exacte), il n’a désormais plus rien: plus de coloc, plus d’argent, plus d’amis proches, plus de session. Devant l’ultimatum que la vie met devant lui, il prend une job de plongeur au restaurant La Trattoria en espérant, à quelque part, que les choses s’arrangent. On y découvre alors le rythme effréné des cuisines d’un restaurant ainsi qu’une foule de personnages qui donneront vie à ce roman où tout se déroule surtout la nuit. Le personnage principal devra désormais jongler avec sa dépendance et l’enfilade des quarts de travail et des nuits folles qui s’ensuivront.
Personnages principaux
Narrateur: L’histoire est écrite au « je » comme s’il faisait un genre de témoignage documentaire de son existence, sans jamais se nommer. Dévoré par les dettes de jeu, ses échecs et son incapacité à être tout simplement honnête avec lui-même et les autres, il s’enfonce tranquillement. Les exigences de la vie pèsent sur lui et il devra éventuellement se prendre en main et réparer les erreurs qu’il a commises.
Bébert: Cuisinier à La Trattoria, il prend de la place. Toujours à parler fort, à chialer, à dire, à qui veut bien l’entendre, tout ce qui lui passe par la tête. Il est aussi un fêtard invétéré, qui enfile les doubles shifts et les nuits blanches et qui, finalement, tient le coup en avalant du speed comme des bonbons. Personnage aussi attachant, qui prendra, à sa façon, notre protagoniste sous son aile.
Marie Lou: Amie du secondaire qui trippe également sur le métal. Elle est le lien entre la vie d’avant le jeu et celle d’après. Travaillant dans un bar, elle est la confidente, le point de focus du narrateur lorsque ça va mal, elle est peut-être finalement, sa seule véritable amie.
On aime
- La page couverture, évidemment. Elle est cool, noire, intrigante, un peu trash et très metal. Comme le roman!
- Le rythme des scènes qui se déroulent au restaurant. Elles sont décrites avec justesse et aplomb, en faisant des moments vifs et soutenus qui nous font lire à une vitesse incroyable.
- Le sujet du roman, qui est peut-être moins le milieu de la restauration que les dessous de la dépendance. Il y a d’abord le personnage principal, qui est accro au jeu, mais aussi, plusieurs des cuisiniers et employés de La Trattoria ont des problèmes de consommation de drogue et d’alcool. Un phénomène beaucoup plus présent que ce qu’on pourrait croire de l’extérieur.
Bonne lecture!
Camille xxx
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