BIEN-ÊTRE LIFESTYLE

Hommage à ma coloc

Si vous avez quitté votre région et la maison de vos parents pour étudier, vous savez que le dépaysement est plus que total lorsqu’on arrive dans son nouvel environnement. Quand j’ai quitté le Saguenay pour Québec, j’étais déracinée, dépassée, perdue. Puis, j’ai rencontré mes deux meilleures amies, mes sœurs-de-choix, mes sœurs-de-cœur, dont l’une est ma coloc.

Crédit photo : Twenty something living

Crédit photo : Twenty something living

Elle quittera bientôt l’appartement que nous partageons depuis trois ans. Trois ans à travailler fort pour obtenir nos diplômes respectifs, à rentrer crevées de nos journées de cours, de stage, de rédaction. Trois ans de hauts et de bas, de larmes cachées ou pas. Trois ans aussi de rires, de films en rafale, de conversations décousues au fil de nos lectures respectives. Trois ans de colocation qui méritent un hommage. Alors, à ma coloc, et à toutes les colocs du monde, je dédie ce billet.

Depuis trois ans, je passe la majorité de mon temps à partager le même espace qu’elle. Statistiquement parlant, elle est la personne avec qui je passe le plus de temps dans une semaine. Elle pourrait m’énerver, m’agacer. Non. Elle me comprend et m’apaise. Elle sait quand me parler, quand me laisser faire; elle sait partager sans envahir.

Je ne compte plus les heures qu’on a passées ensemble, à lire chacune un roman assise de part et d’autre du divan. Parfois, l’une de nous parlait; parfois, on se taisait complètement. L’important n’était pas de parler: c’était de partager cet instant de quiétude, ce petit moment de grâce. D’autres fois, on écoutait en rafale des films d’animation, ou une série télé qu’elle avait louée à son club vidéo. Grâce à elle, je suis devenue accro de La Reine des Neiges, de Moulin Rouge! et de Haven (dont je vous ai parlé ici). En de rares occasions, nous nous permettions même une sortie spéciale: quand il faisait chaud, on partait à pied se chercher un McFlurry (pour elle) et un sundae (pour moi) au McDo.

Évidemment, ce n’était pas toujours drôle. Il y a eu aussi tous ces jours où on rentrait épuisées, l’esprit vide d’avoir trop réfléchi, le corps fatigué d’avoir été debout toute la journée. Tous ces jours où on en avait par-dessus la tête de nos études. Si j’avais besoin de parler (ou plutôt, de me plaindre et de chialer à tour de bras), elle me prêtait une oreille attentive. J’ose espérer que j’ai réussi à faire la même chose.

Il y a aussi eu les soirs et les journées où l’une de nous était malade. Chaque fois elle était là, à m’offrir du Gatorade, de l’eau, des Advil ou un film, à s’assurer que j’allais le mieux possible. Si je me sentais mal, je savais que je pouvais compter sur elle. De mon côté, j’aurais fait des milles à pied pour aller lui chercher des médicaments, des plasters, n’importe quoi pour qu’elle aille mieux. C’est dans ces moments-là qu’on reconnaît une bonne coloc: elle ne lésine pas sur les moyens quand l’autre est malade.

Une bonne coloc, surtout, c’est quelqu’un qui nous fait sentir chez nous même quand on n’est pas sûr d’y être.

Je ne m’étais jamais sentie « chez moi » nulle part ailleurs que chez mes parents.

Jusqu’à ce qu’elle arrive. Maintenant, j’ai deux « chez moi »: notre appartement, et la maison de mes parents.

J’ai deux « chez moi », et surtout, plein de souvenirs merveilleux. Plein d’instants de quiétude, de bonheur tranquille, de calme entre deux tempêtes.

Une bonne coloc, ça change une vie -pour le meilleur. Quand on se retrouve loin de chez soi pour étudier, forcé de faire toutes les tâches ménagères, de se faire à souper tous les soirs et de prendre en main sa vie « d’adulte », une coloc compréhensive et agréable, ça peut faire toute la différence du monde.

Alors, à toutes les colocs qui s’efforcent de nous rendre la vie plus facile, merci.

Et à la mienne surtout: merci pour tout.

Anne-Sophie

 

 

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