« Qui veut avoir l’air ridicule dans vie? »
Exister dans les yeux des autres, mettre en scène une vie qui ne nous appartient pas: on suffoque, on étouffe. C’est toi contre toi et tes mille carapaces ont fini par durcir avec le temps. Force est d’admettre qu’il est plutôt gênant de se dévoiler. Pour de vrai, là.

(crédit photo: Charles F. Marquis)
Patrick R. Lacharité + Sébastien Tessier
Pièce présentée au Théâtre LaChapelle jusqu’au 5 décembre 2015
Durée : 1h45
« Je suis une autruche. »
Un gars timide met en scène devant nous ce que son psychologue lui a suggéré de faire: se mettre à nu et ne rien garder à l’intérieur, s’exprimer. Ma tête est une ruche est un bourdonnement de sketchs qui s’amusent à exposer des comportements contemporains, en maniant habilement la fine ligne entre le risible et le terriblement touchant.
« Ce qui est bien, c’est d’être bien. »
On rit. On est touchées. On se reconnaît. Les gens qui s’écoutent parler, le contraste entre notre discours et ce que l’on ressent, la quête insatiable du bonheur, la peur du lendemain, le jeu d’amour, le jeu de réciprocité, d’indépendance, de domination – d’ailleurs, notre coup de coeur de la soirée revient sans aucun doute au combat amoureux presque dansé et sans musique de Philippe Thibault-Denis et Joannie Douville. Tendrement impulsif.
Pourquoi y aller ?
- pour boire du jus d’émotions brutes et poignantes, pour le dévouement et le dynamisme des comédiennes et des comédiens;
- pour te faire expliquer une peinture, mais une peinture vraiiiiiiment artisssstique;
- pour voir une orgie de solitude;
- pour te faire réciter un poème lyrico-explicite, un vrai de vrai poème d’artissss
- pour expérimenter la confrontation entre le drôle et le tragique (ça laisse très perplexe, une belle perplexité).
Mais attendez-vous à :
- certains sujets et approches quelque peu usés;
- une structure légèrement décousue par moments.
Un portrait ludique mais aussi très poétique, très lucide de toi. De moi. De nous. De nous ici et maintenant. De nos démons intérieurs qui sont parfois ridicules mais aussi tellement souffrants. « Des fois je m’écoute parler, pis je trouve ça beau. »
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