ART VISUEL

Le printemps, Saison Photo au MNBAQ

Mesdames et messieurs, j’ai nommé : la tant attendue Saison Photo du Musée national des beaux-arts du Québec! Ce 19 février dernier, elle a pris place dans l’enceinte muséale renommée et y demeura jusqu’en mai pour le plaisir de vos yeux.

Enfin, il n’est plus question d’une longue lignée de tableaux modernes (quelque peu ennuyeux à la longue, tenons-nous-le pour dit), mais de trois expositions de photographie qui sauront, je le crois, intéresser autant les néophytes du medium que les fervents connaisseurs.

INCARNATIONS photographies de la collection du MNBAQ de 1990 à aujourd’hui

Puisque nous ne possédons pas de musée d’art contemporain à Québec, une salle consacrée à des œuvres récentes est plus que bienvenue. D’autant plus que la thématique accrocheuse, le corps, nous interpelle tous et chacun. Ce corps affecté par les changements constants, mais imperceptibles au quotidien. Les marques du temps, de la vie. Une exposition qui à mon sens fait frémir, réfléchir et réagir. Par rapport à soi-même surtout, mais aussi à notre entourage. À notre conception de tous ces êtres humains et leur histoire. Ces œuvres nous poussent à réfléchir à la société dans laquelle nous nous trouvons, à cette époque des ego portraits (selfie), où l’égocentrisme est à l’honneur. Comment nous percevons-nous? Comment nous modifions-nous pour donner la meilleure image de soi? Retouchée. Possiblement inauthentique. De plus en plus parfaite. Perfection instaurée par les critères de beauté de la société, il va de soi. Une société à notre image, c’est le cas de le dire. Allons-nous trop loin?  Je souligne l’initiative du Musée d’enfin dédier une salle à sa propre collection pour nous faire découvrir de ses acquisitions. Combien de magnifiques œuvres dorment dans les sous-sols? Nous en voyons resurgir sur les murs des différents étages de l’établissement, mais il est rare qu’on les exploite à leur plein potentiel, à l’intérieur d’une salle immaculée, au même titre que les célèbres Riopelle. Bref, je dis oui, à voir absolument !

BRYAN ADAMS S’EXPOSE

LE fameux, le seul, l’unique Bryyyyyan Adams. Oui, oui, le chanteur. Vous en avez sans doute allègrement entendu parler, eh bien, ses nombreux portraits de stars ornent les murs d’une salle complète. Plus de cent photographies des plus connus : Amy Winehouse, Kate Moss, Mick Jagger, etc. Oui, il a l’œil. Technique irréprochable. Cependant, est-ce différent des portraits habituels? Pas tellement. Ça frôle parfois même le kitsch (Victoria Beckam sur un vélo, cigarette à la bouche, jambes infinies dénudées).

Heureusement, en contraste avec cette idée vue et revue, s’amène la deuxième partie de l’exposition, une autre série de portraits, mais cette fois-ci ayant comme thème les mutilés de la guerre d’Afghanistan. Nul besoin de mentionner la lourdeur des images produites, frappantes et touchantes de vérité. Plus humaines et moins déconnectées de la réalité que savent l’être les reproductions du monde des stars, où faste et prétention se côtoient. On en retient davantage le sacrifice, l’humilité, sans toutefois nécessairement comprendre le destin de ces hommes. Un style épuré, adéquat, mettant l’accent sur ce qui ne relève pas toujours du beau, mais du vrai.

1950 Le Québec de la photojournaliste américaine Lida Moser

Lida Moser, jeune photographe venue des Etats-Unis, parcours la province de Québec dans les années 50. En résulte bon nombre de photographies noir et blanc de paysages ruraux et urbains, le récit en images des habitants qu’elle y rencontre, le tout saisit avec un œil délicat, attentif. Un Québec d’après-guerre, l’étoffe visuelle finement tissée autour de sa société et des changements qu’elle a subie. J’en ai apprécié l’aspect humain, le fait qu’on soit toujours intéressé par ce qui nous a précédé. Un passé superbe, touchant, facilement en comparaison avec aujourd’hui.

Laquelle de ses expositions vous interpelle le plus?

NADIA

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