Ma dernière chronique parlait d’un livre historique agrémenté d’une histoire d’amour. Bref, le genre à légèrement à l’eau de rose qu’on aime tant. Or, j’ai envie de rester dans le thème, non pas des livres bonbons, mais des romans historiques. Cependant, petit changement de cap, le livre dont je vais vous parler aujourd’hui se comparerait plus, si on reste sur l’analogie des friandises, à un jujube surette : le genre qui surprend au début et qu’on trouve aride et un peu déplaisant, mais qui au bout d’un certain temps devient non seulement doux et sucré, mais aussi délicieux. En effet, le sujet est du genre choquant, mais la recherche, la prose et les situations et les personnages sont incroyables. On parle ici d’une œuvre qui vaut la peine d’être lue et relue : Dieu et nous seuls pouvons de Michel Folco.
Résumé :
Il y a des gens pour qui ça commence mal dans la vie, et c’est le cas de notre personnage principal. En effet, Justinien est à peine né que sa mère l’abandonne aux portes d’une abbaye et lui arrache le nez avec les dents, afin que personne ne puisse remarquer une quelconque ressemblance avec un de ses géniteurs. Tout semblait s’arranger pour lui durant son enfance, mais les ennuis reviennent plus tard, puisque notre héros se retrouve en prison. C’est alors que son destin change du tout au tout, car on lui offre sa liberté… s’il accepte de devenir le bourreau attitré de Bellerocaille, la ville où il est emprisonné. Justinien finit par accepter et c’est à ce moment qu’il fonde, un peu malgré lui, la lignée des Pibrac : une famille de bourreaux forts connus et craints de tous. On suit donc les péripéties de cette famille tristement célèbre de par leur métier…avec plein de détails en prime.
Personnages :
J’ai lu ce roman pour la première fois en secondaire quatre (livre obligatoire dans mon cours de français) et je l’ai relu depuis, et pourtant, j’ai eu un mal fou à déterminer qui sont les personnages importants. J’ai donc décidé de les regrouper….
– Justinien Pibrac : héros de la première partie du livre et fondateur de la lignée des Pibrac. Étant un enfant trouvé, il grandit en étant à la recherche de lui-même. Plus tard, il se retrouve bourreau et il décide de tirer le meilleur de sa nouvelle situation.
– Les parents nourriciers de Justinien : ils adoptent Justinien peu après qu’il soit abandonné. Ils en prendront soin comme s’il était leur propre fils. Son père adoptif lui racontait notamment des histoire d’aventure tirées de sa propre jeunesse.
– Hippolye Pibrac : dernier exécuteur de la lignée. Il a été obligé de prendre sa retraite, car les lois sur les condamnations à mort ont changé en France. Hippolyte est très….TRÈS nostalgique du bon vieux temps. Vous savez, ce bon vieux temps où on écartelait les gens et où on les laissait pourrir au soleil pendant une semaine….
– Léon Pibrac : fils d’Hippolyte. Il s’est recyclé en boulanger. Il refuse tout rapport avec la profession familiale et remercie le ciel de ne pas être bourreau. Mais peut-on vraiment renier ses origines?
– Les habitants de la ville de Bellerocaille: résidence de la lignée Pibrac. Du seigneur de la ville, aux geôliers en passant par le vendeur de sabots. Tous détestent les Pibrac, car eux seuls, et Dieu naturellement,peuvent tuer des gens sans aller en prison.
On aime :
– La reconstitution historique. L’auteur a fait ses devoirs, ça c’est certain. La façon dont les personnages parlent, les situations, le quotidien, mais surtout l’exclusion de la famille Pibrac qui donne lieu à de nombreuses situations rocambolesques.
– L’humour noir qui vient donner du piquant à l’histoire et même parfois, détendre un peu l’atmosphère. Tsé…la décapitation pis toute, des fois c’est malaisant.
– Le sujet. Jamais on ne parle du point de vue des exécuteurs. Personnellement, je ne m’étais jamais demandé si le monsieur qui arbore fièrement la hache avait une femme et des enfants…jusqu’à ce que ma prof de français mette ce livre dans la liste des lectures obligatoires.
C’est sexy parce que :
Plus j’y pense, plus je me dis qu’il n’y a pas grand chose de sexy dans ce livre. Quoique…
– certaines personnes trouvent que le vieux français et les vieux français, c’est sexy.
– certaines personnes trouvent que les bourreaux, c’est sexy.
– certaines personnes trouvent que les prisons, c’est sexy.
Faque…
…mais, blagues mises à part, ce qui rend ce livre sexy c’est son unicité, ses rebondissements et ses personnages qui sortent de l’ordinaire.
Bonne lecture!
Camille xxx
1 Comment
Les perroquets de la place d’Arezzo ou l’art de faire de la littérature gentille | lesrockalouves.
octobre 18, 2013 at 3:26[…] ), mais que c’est bien meilleur pour le moral que de la littérature jujube surette (comme Dieu et nous seuls pouvons). Et c’est le moment où je fais une pause dans ce billet pour dire que si ça continue comme […]