Depuis demain, le mardi 21 mai, le 14e festival du Carrefour international de théâtre propose un étendu vaste de différents évènements théâtraux, qui se veulent ou non spectaculaires. Jusqu’au 8 juin, il est possible d’assister à 11 spectacles, 38 représentations et une bonne quantité d’activités x-y-z. La beauté de la chose, c’est l’international. Bien que toutes les pièces qui nous sont données de voir à longueur d’année proviennent des quatre coins du monde, elles sont toujours adaptées à la sauce de notre province, par les metteurs en scène du 514 ou du 418, prononcées par des acteurs d’ici. La recette vient d’ailleurs, mais on y ajoute toujours un peu de sirop d’érable.
Grâce au Carrefour International de Théâtre, les mises en scène sont porteuses de saveurs et d’odeurs différentes, moins familières. Paris, Berlin, Amsterdam et – plus proche voisin- Ottawa, on expose le modelage du théâtre par l’esprit d’une autre culture. Est-ce que, à Paris, les décors sont de béton pour compenser les forêts qu’ils n’ont pas? Est-ce qu’on croit davantage à leurs engueulades? Est-ce que, à Amsterdam, le rythme est… celui d’une autre planète? Est-ce que la consommation est plus omniprésente? Est-ce qu’on s’éclate sur la scène? Et puis, d’abord, est-ce que la différence se voit, s’entend, se ressent? Ou bien, peut-être que le théâtre reste le théâtre malgré les différences transcontinentales, qu’il n’y a que les époques pour en catégoriser les oeuvres.
Avouons tout de mêm qu’Icaro de Daniel Finzi Pasca, en provenance de Lugano risque d’être en marge de la même pièce Icare qui sera présentée au Théâtre du Nouveau Monde au cours de la saison 2013-2014. Tout comme Ganesh Versus The third reich par Bruce Gladwin, de Melbourne s’annonce un peu décalé de nos habitudes et de nos réalités. Selon moi, et j’imagine selon tous, la différence est notable. Voilà d’où provient l’étrange harmonie et mélodie de ce festival.
Grâce au travail des créateurs de chez nous, il sera possible d’assister à des représentations particulières qui n’impliquent pas l’habituel une-rangée-un-siège-éteignez-vos-cellulaires-entracte-verre-de-vin-fin. L’habituel, le classique. Pendant trois soirs d’affilé – lire 23, 24 et 25 mai-, la rue devient la scène lors du spectacle déambulatoire Où tu vas quand tu dors en marchant…3. Et pour le plaisir des moins sorteux –ou des plus pauvres, un tas d’événements intérieurs et gratuits tels que des rencontres avec les auteurs, les metteurs en scène et les autres aussi importants que les premiers. Des chantiers aussi, dans un thème de construction et de constructif, où il est permis d’«assister à l’évolution du projet» de la modernisation que l’on défend ou que l’on noie, des sujets scabreux des jeunes d’aujourd’hui et les plus sérieux des vieux.
Gageons sur le succès de cet événement. Une diversité culturelle de décors et de costumes que la population québécoise apprécie, une nouveauté de projets pré-pubères que les nouvelles générations encourage, une accessibilité économique et géographique de par les différents abonnements et la scène de quartier faite de béton ainsi que, enfin bref, un art de mouvements et de magies où l’enchaînement des corps et des bruits convainc une foule entière de gens réalistes et érudits. Gageons, oui, que cette lune en baudruche saura faire lever vers le ciel les yeux de ceux qui regardent le sol en marchant.
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