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« Pitch Perfect »: Assumer sa féminité

Toute ma vie, j’ai détesté être une fille. J’ai détesté qu’on me donne à porter des vêtements roses plutôt que des vêtements bleus ou jaunes ou verts. J’ai détesté les façons de danser des filles, avec des mouvements de hanche marqués, des bras souples et onduleux. Toute ma vie, j’ai eu du mal à m’assumer en tant que femme. Et puis, Pitch Perfect est arrivé.

Pitch Perfect (La Note parfaite), c’est un film américain suivant l’histoire d’un groupe d’étudiantes universitaires faisant partie d’un groupe de chant a cappella. À première vue, ça sent le girly à plein nez, les paillettes, le rose et les voix trop aiguës.

Hé bien, non.

Toutes les filles sont différentes, assumées, et parfaitement imparfaites. Beca, la rebelle, me fait un peu penser à moi : l’air distante, elle « repousse systématiquement » tous ceux qui s’intéressent à elle, ses éternels écouteurs vissés sur les oreilles. Chloé, à la sexualité émancipée mais rêvant de trouver l’amour, se révèle peu à peu plus complexe qu’on le croit, tout comme Aubrey, leader intransigeante du groupe.

Les trois personnages principales comptent aussi sur un entourage très diversifié, aux personnalités bien définies. Cynthia Rose est afro-américaine, lesbienne et chanteuse incroyable; Lily est d’origine asiatique et amène une pléiade d’histoires abracadabrantes; pareil pour Florencia (Flo), hispanophobe déportée dont l’histoire est apportée avec une touche d’humour. L’inimitable Grosse Amy apporte aussi un brin de diversité corporelle, parce que, comme le suppose son surnom, elle assume fièrement son surpoids.

Cette bande de filles disparate m’a appris à assumer ce corps féminin qui me semble souvent source de contraintes : elles dansent, elles chantent, elles ont des copains, elles trouvent un travail, et elles restent elles-mêmes tout en assumant leur féminité à travers leurs vêtements, leur manière de bouger, de se maquiller. Et à travers tout ça, elles peuvent toujours compter sur le soutien indéfectible de leurs camarades de chant.

Quand je regarde Beca et sa gang, je vois des filles qui me ressemblent. Elles sont toutes différentes, et c’est ce qui fait leur richesse : elles se complètent et s’aident à adopter une perspective différente sur la vie.

Quand je les regarde, je vois des filles qui s’assument. Qui me donnent envie de danser en bougeant les hanches, en ondulant les épaules, et de trouver que c’est beau. De chanter le plus fort que je peux, en jouant avec les aigus et les basses, et de m’en foutre si ça sonne bien ou pas, parce que c’est le fun.

Quand je les regarde, j’ai envie d’être une fille. D’être imparfaite mais heureuse dans cette féminité que je n’ai pas choisie mais qui me convient de mieux en mieux.

Merci, La Note parfaite, pour m’avoir aidée à comprendre qu’être une fille, ce n’est pas obligé d’être compliqué ou contraignant. En fait, être une fille, ça peut être ben, ben le fun, si on se donne la peine de trouver des ami-e-s qui nous voient telles qu’on est et qui nous aiment comme ça.

Et pour encore une dose de girl power, je vous laisse leur version de Who Run The World?. 😉

Anne-Sophie

Tous les GIF sont de Giphy, et la photo de couverture de SlashFilm.com. 

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