BIEN-ÊTRE BLA BLA BLA

Mon alter ego

Pas plus tard qu’avant-hier, j’ai écrit à ma rédactrice en chef pour lui dire que je ne pourrais pas publier ce mois-ci. Un million d’affaires à penser, mais la tête vide. Trop stressée. Ben oui. C’est comme ça que je réagis face au stress, moi. Tel un lièvre au milieu de la 20 qui voit un char s’en venir à vive allure, je fige. Ou ben je me mets à courir dans le mauvais sens.

Lors de notre première rencontre, ma psy m’a demandé si je vivais bien avec le stress. Pour vrai, je ne sais jamais quoi répondre à cette question-là. Le stress, c’est comme mon alter ego. D’aussi loin que je me souvienne, il a toujours fait partie de ma vie. Parfois, il se terre dans un petit coin et se fait discret pendant un temps. Puis, il décide qu’il en a marre d’être dans l’ombre et il vient se mettre sous les feux de la rampe, pour être bien certain que tout le monde le voie et sache qu’il est là. Je pense qu’il souffre d’un grand manque d’attention, mon stress. Lui aussi, il devrait aller consulter.

Des fois, je suis capable de mettre le doigt sur le bobo. C’est le cas en ce moment. Je travaille beaucoup, et j’ai un déménagement qui s’en vient. Pis moi, le changement, j’aime pas ben ben ça, t’sais.

D’autres fois, le stress se pointe sans raison apparente. Un peu comme un mononcle qui n’a pas donné de nouvelles depuis des mois et qui décide de s’inviter à souper un lundi soir, sans même t’appeler avant. C’est tannant, c’est déboussolant, pis ça gâche le reste de la semaine.

Loin de moi l’idée de rejeter la faute sur qui que ce soit, mais il faut quand même dire que j’ai un bagage génétique assez rock ‘n’ roll merci. Le stress, la détresse psychologique, c’est monnaie courante dans ma famille. Nous autres, le cancer, l’arthrite pis le diabète, on ne connaît pas ça. Par contre, des dépressions, des burn out, des troubles de la personnalité, en veux-tu, en v’là.

Sachant cela, j’essaie de porter une attention particulière à mon mental, à plus forte raison depuis que je travaille à mon compte. Pourquoi? Parce que je suis seule 98 % du temps. C’est un choix que j’ai fait et je l’assume totalement. Toujours est-il que le risque de sombrer est bel et bien présent. Je n’ai ni collègues ni colocs qui pourraient me faire remarquer que mon comportement a changé, que je ne suis plus la même qu’avant. Du coup, des fois, je me lève de ma chaise, je me regarde dans le miroir et je me dis : « Eh, ma chouette, ça va-tu? Regarde-moi. Ça va-tu vraiment? »

Si la réponse est oui, parfait, on continue comme ça. Dans le cas contraire, je m’oblige à prendre le téléphone et à aller jaser avec quelqu’un. Pas demain, pas le mois prochain; tout de suite. Je l’ai fait plus d’une fois, et je n’hésiterais pas à le refaire au besoin. C’est tellement, tellement important.

Mon ordi ne serait pas content de m’entendre dire ça, mais ma tête, c’est mon principal outil de travail. Faut que j’en prenne soin. De la même façon que je fais nettoyer mon ordi une couple de fois par année, je m’assure de faire le ménage dans ma tête de temps en temps. Y a-t-il quelque chose que je traîne et que je devrais laisser derrière moi? Un souvenir pénible, un mauvais sentiment, une vieille rancœur? Des fois, je fais une reine des Neiges de moi-même et j’arrive à me libérer de ce qui me pèse. D’autres fois, j’ai beau essayer, ça ne fonctionne pas. Et c’est à ce moment-là qu’il est essentiel de lâcher prise. Tu ne veux pas t’en aller, mister Stress? Correct. Fais-le, ton show. Le jour où tu vas te rendre compte qu’il n’y a plus personne pour t’applaudir, tu vas ben finir par aller voir ailleurs. Sois sûr d’une chose, c’est que je n’y serai pas.

Jenny

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1 Comment

  • Reply
    vivrelibre
    octobre 28, 2017 at 10:54

    Merci pour ce beau texte : la forme, le fond et la sincérité…
    Sincèrement, garder la forme et ne touchez pas le fond 😉

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