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Intimidation 2.0

Fini le temps où tu pouvais avoir un peu de répit une fois rendu à la maison, les mots qui blessent te suivent à toute heure du jour ou de la nuit, au son des notifications de ton téléphone, bien au-delà des murs de l’école.

Multipliés par les Facebook, Instagram et Snapchat de ce monde, ça en devient complètement obsédant. Laissant une trace sur le Web en plus de celles qui écorchent l’âme.

Je suis sortie assez troublée de la projection du film 1:54 de Yan England la semaine dernière. Ouf, me suis-je dit, quel soulagement de ne pas avoir vécu le secondaire à l’ère des réseaux sociaux!

Dès les premières secondes du film, on est transporté à l’époque de l’adolescence avec le plan des autobus jaunes en file indienne, une image tellement forte. Sauf que dans mon cas, ce sont de beaux souvenirs qui refont surface.

C’est l’histoire de deux amis, isolés, qui subissent les railleries d’une gang populaire de l’école depuis plusieurs années, constamment aux aguets d’être victime d’une «joke» comme le mentionnera l’un des intimidateurs à la fin du film. On comprend rapidement qu’au-delà de l’amitié, c’est une histoire d’amour entre les deux jeunes hommes qui tourne rapidement en tragédie. Et puis la course devient une façon de se venger, une façon d’oublier et de retrouver une certaine paix. Alors qu’on croit que tout ira pour le mieux, le partage d’une vidéo sur les réseaux sociaux donnera le coup fatal, sera la «blague» de trop. On est aussi confronté à la triste réalité d’un père et d’un coach qui veulent aider mais qui sont au bout du compte bien impuissants face au désespoir et à l’angoisse causés par la cyberintimidation.

Le jeu des acteurs Antoine Olivier Pilon, Lou-Pascale Tremblay et Robert Naylor est tellement juste et vrai. On est d’ailleurs loin du stéréotype de l’homosexuel efféminé, le film nous présentant des personnages beaucoup plus près de la réalité.

Le film est difficile, percutant, mais nécessaire. On a envie de dire au personnage principal de ne pas lâcher, d’attendre quelques années et que tout finira par rentrer dans l’ordre. Sauf que pour un adolescent, c’est son monde qui s’écroule. Et ce, devant un public qui ne se gêne pas pour en rajouter à coup de commentaires violents.

Bon visionnement, bonne réflexion!

Michèle

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