Deux disparitions. Deux familles. Un détective. Des suspects. Une justice.
Suffisamment de mots pour situer Prisoners et préserver vos réactions spontanées pour votre visionnement. (On adore les previews, mais des fois, ne rien savoir sur le film rend l’expérience encore plus intéressante.)
Drame d’enquête portant sur la disparition de deux fillettes, un genre plutôt difficile à révolutionner… Mais l’exploitation de Denis Villeneuve pour son premier film hollywoodien, permet à celui-ci de se distinguer. En effet, Prisoners n’a aucun «barreaux» dans les roues et se fait applaudir par les critiques.
Une dame bien pertinente m’a appris que nous nagions présentement dans un courant cinématographique naturaliste. Le jeu au naturel où les défauts des gentils sont dévoilés, mais aussi les qualités des méchants. Beaucoup plus représentatif de la vraie vie, non ? Nous sommes loin de The Good, the Bad and the Ugly. Ce qui laisse le spectateur se poser beaucoup plus de questions… Prisoners utilise cette façon de jouer. Et ses protagonistes nous offrent des performances poignantes, réelles, nuancées.
Après seulement une dizaine de minutes, les spectateurs sont déjà installés devant une histoire positionnée, où l’on se met déjà en mode résolution, à la recherche de la vérité et de la justice, de la sortie du labyrinthe. Éthiquement, le film nous fait vivre plusieurs questionnements où l’on arrive mal à trancher sur ce qui est bien ou non, sur ce que nous ferions ou non…Comme pouvait laisser présager le titre, nous pouvons tous devenir prisonniers d’une colère, d’une douleur, d’une incompréhension…
Dans un décor gris de chez gris, reflet assez juste des portraits et des positions nuancés du film, Villeneuve nous manipule ingénieusement et nous rend fatigués…fatigués d’être autant sur le bout de son siège durant plus de deux heures ! Et il n’est pas le seul coupable : Hugh Jackman & Jake Gyllenhaal nous offrent des performances incroyablement précises. Comme tout le reste de la distribution d’ailleurs, une distribution «pare-balles». On sent déjà la statuette dorée…
It’s a wrap! JP
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