ART VISUEL

Québec dans ton presque salon

D’abord, 24 juin, une heureuse fête nationale au monde entier.  Comme on fête généralement le 23 pour récupérer au lendemain férié, j’annonce que c’est encore le fun la St-Jean. Ce n’est plus le gros fun noir remplie d’Histoire, de patriotes et d’indépendance, certes. J’y étais hier, sur les Plaines. Elles étaient moins impressionnantes qu’à ma dernière visite en 2008, mais j’étais plus petite faut dire. J’avais encore quelques trois pommes à faire mûrir. Bref, encore parfait pour ceux qui ont envie d’y être. Un spectacle gratuit d’artistes d’un répertoire familier, une belle scène, une bonne énergie. Et, rendu là, le peuple s’en balance de l’interdiction de camping, d’alcool,  de bouteilles en vitre et de seins à l’air. On chante, on danse, on crie, on se souhaite bonne-saint-jean parce que nos épaules se frôlent ou que tu as échappé ta bière à 6$ sur moi. Hey, j’ai deux piasses d’alcool qui me glisse sur l’épaule, mais on récite les paroles en riant. Pas de problème avec ça.

Pas de problème avec le fait de voir trois Français de France vivre leur premier 24 juin dans une marée de bleu lys. Croiser les gens que tu n’as pas vus depuis que vos routines ne se parlent plus et de se rappeler l’ancien quotidien. Expliquer qu’en 2008, tu t’étais enfuie vers les toilettes pour tomber sur Simon Lepage dans le milieu des vagues, en plein centre des vapeurs. Pour qu’en 2013, à trente secondes d’intervalle de cette conversation, tu croises l’homme qui était assis à tes côtés à ton retour en avion, dix mois avant. Que pour lui, c’est un peu perdu dans le néant de sa mémoire, mais qu’après lui avoir rappelé son livre sur les forêts et la pizza gorgée de sodium, on capote. Cette même personne te raconte que la SAINT-Jean-Baptiste, c’est très religieux comme fête jusqu’à ce qu’en 1968, il y est émeute à Montréal, pendant la Révolution Tranquille, pour s’éloigner des sentiers catholiques. Le souvenir, c’est ça la Saint-Jean. 2008 ou 2013, religion ou patriote, région ou Québec. Se souvenir. Notre souvenir. Ton souvenir.

Pour en revenir à mes moutons théâtraux et tout en gardant une thématique nationale, j’aborde deux spectacles très connus et aux racines très québécoises : Le Moulin à images – une projection extérieure de Robert Lepage, Québécois -fan des TIC dans chacune de ses mises en scènes  etc. + Les Chemins de l’invisible du Cirque du Soleil – entreprise artistique de Guy Laliberté, Québécois – ayant voyagé dans l’espace etc.

Ceci étant annoncé. À Québec encore, à Québec seulement d’ailleurs. Ces deux représentations seront diffusées sur les ondes du réel à maximum peu de temps de chez vous. Gratuit encore, gratuit depuis toujours d’ailleurs. Ce sont deux créations captivantes qui comblent parfaitement le besoin de s’évader un peu du vrai, du concret.

Le MOULIN À IMAGES change de page couverture. Ce n’est plus 400 ans d’histoire; il modernise son discours politique…lui aussi. Robert Lepage, en importante collaboration avec Ex Machina, a choisi de se démarquer pour sa dernière saison. Comme cette aventure est conjointe de l’Office national du film du Canada, elle rendra hommage au réalisateur Norman McLaren. Vu l’œuvre de cet homme, je suis persuadée que son histoire animée sera assez spectaculaire.

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Les CHEMINS DE L’INVISIBLE nous propose le cinquième chapitre de sa grande saga, Le hangar des oubliés. Ils poursuivent leur périple, ajoutent à leur histoire qui se veut dans la tradition du conte québécois. Je me questionne sur le traditionnel de la tradition puisqu’à la base, elle se veut oral alors que la leur est le fruit d’une démarche plutôt visuelle. Cependant, le Cirque du Soleil a cette facilité de communiquer l’aventure et l’extraordinaire. Je refuse, ici et maintenant, de vous narrer le fameux chapitre. Allez vous l’approprier, le vôtre, celui que concoctera votre imagination au fil des acrobaties, des pirouettes et des arabesques.

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À NOTER:

-Toutes les représentations auront lui du 23 juin au 1er septembre 2013, du mardi au samedi seulement. En juin et juillet, Les Chemins de l’Invisible seront présentés à 21h15, suivis par le Moulin à Images à 22h15. Le principe d’une heure d’intervalles reste le même pour août et septembre, excepté que le tout débutera à 20h45. N’oubliez pas que le Cirque du Soleil s’activera dorénavant à l’Agora du Port de Québec.

Déplacez-vous! Dernière année pour ces deux petits bijoux turbo-abordables. Pour épater les amis qui se limitent aux ladie’snight le jeudi, la famille en visite ou l’amour en rechute. C’est grandiose de voir les choses s’animer devant soi, sur une autre plate-forme qu’un écran. D’entendre les gens se taire pour observer le vacarme du spectacle.

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